U – Usages responsables : l’IA au service de la mémoire, pas à sa place

L’intelligence artificielle s’invite désormais dans presque tous les domaines, y compris celui de la généalogie. Qu’il s’agisse d’améliorer une photo, d’aider à rédiger un récit familial ou d’imaginer une reconstitution visuelle, l’IA peut devenir un outil précieux.
Mais avec cette puissance vient une responsabilité : celle de préserver la vérité, le respect et la confidentialité.

Écrire une mémoire familiale, c’est raconter des vies réelles. Et lorsque l’on fait appel à l’IA, il faut savoir où placer la limite entre assistance et invention.

L’IA comme alliée, pas comme auteure

L’IA est un outil, pas une plume. Elle peut t’aider à :

Mais elle ne doit jamais inventer des faits ni remplacer ton regard personnel.
En généalogie, la vérité documentaire est la base : chaque nom, chaque date, chaque événement repose sur une source.
L’IA, elle, fonctionne par probabilité et imitation. Elle peut donc produire des approximations ou erreurs subtiles si on ne la contrôle pas.

💡 Conseil : si tu fais appel à une IA pour t’aider dans la rédaction, relis et valide chaque phrase, en t’assurant qu’aucune donnée ne soit fausse ou déformée. L’histoire de ta famille mérite ton authenticité.

Respecter la mémoire et la sensibilité des personnes

Raconter la vie de ses ancêtres, c’est parfois évoquer des sujets délicats : naissances hors mariage, drames, conflits, maladies, secrets familiaux…
Même si ces faits appartiennent au passé, ils touchent encore des descendants vivants.

Avant de publier ou de partager un récit généré (ou aidé) par l’IA :

L’IA ne mesure pas l’émotion ni la portée d’une phrase : elle peut produire un texte “correct” mais déplacé dans un contexte humain.
C’est à toi, généalogiste et narrateur, de garder la boussole éthique du récit.

La question de la vérité : garder le fil des sources

L’un des risques de l’IA est la “fiction involontaire”.
Certains outils, lorsqu’ils sont mal utilisés, peuvent transformer une donnée réelle en un récit enjolivé ou inventé. Or, la généalogie n’a pas vocation à réécrire l’histoire, mais à la comprendre et la transmettre.

Voici quelques bonnes pratiques pour préserver la vérité :

  1. Cite toujours tes sources (même dans un texte rédigé avec aide IA).
  2. Mentionne les zones d’incertitude : “probablement”, “selon les archives de…”, “hypothèse non vérifiée”.
  3. Ne comble pas les vides avec des suppositions : laisse les silences parler d’eux-mêmes.

💬 Exemple :

“On ignore encore les raisons exactes du départ de Pierre vers Paris en 1880, mais le contexte économique local laisse penser à une migration de travail.”
Ce genre de phrase reste honnête et rigoureuse, sans inventer.

Protéger les données personnelles et familiales

Les outils d’intelligence artificielle sont souvent hébergés en ligne, et les textes ou images que tu y déposes peuvent être analysés ou stockés.
Avant d’utiliser un service d’IA, pose-toi ces questions :

Ne transmets jamais :

💡 Si tu veux tester un outil d’IA sur des documents, anonymise les noms et dates. Tu pourras ensuite réintégrer les vraies informations une fois le texte finalisé.

L’IA et les images : transparence et prudence

La génération d’images à partir de l’intelligence artificielle (par exemple pour illustrer un portrait d’ancêtre) est séduisante, mais elle pose des questions éthiques importantes.

Quand tu génères une image :

Les outils comme DALL·E, Midjourney ou Stable Diffusion peuvent produire des reconstitutions magnifiques, mais elles restent interprétatives.
Elles donnent une impression visuelle, pas une vérité historique.

💬 Exemple :

“Image générée par IA pour illustrer le métier de charpentier en 1850, à partir de descriptions d’archives.”
Cette transparence protège ton travail et respecte ton lecteur.

En conclusion : vers une généalogie éthique et éclairée

L’IA est un formidable allié pour les généalogistes du XXIe siècle : elle simplifie la rédaction, enrichit les visuels et ouvre de nouvelles perspectives créatives.
Mais elle ne remplacera jamais la recherche, la réflexion et la sensibilité humaine.

Utiliser l’IA de façon responsable, c’est :

En somme, c’est faire de l’intelligence artificielle une intelligence au service de la mémoire, et non une machine à la réinventer.